Dimanche du judaïsme
Il y a 70 ans naissait l’Amitié Judéo-Chrétienne de France

Un an après la conférence internationale de Seelisberg, qui eut lieu en

1947 et au cours de laquelle fut élaborée la première charte du
dialogue judéo-chrétien (« Les Dix Points de Seelisberg »),
fut fondée la toute première association française (et sans doute

mondiale), l’Amitié Judéo-Chrétienne de France, qui se donna pour but 

de mettre cette charte en pratique.

Parmi les fondateurs, juifs et chrétiens des différentes confessions,
figurait un personnage clef : l’historien Jules Isaac (celui des

fameux manuels scolaires Mallet-Isaac qui formèrent, après la guerre, des générations de lycéens). Inspirateur des « Dix Points

de Seelisberg », il fut l’âme et le guide incontesté de la nouvelle association.

Dénonçant avec vigueur ce qu’il appelait « l’enseignement du mépris »
(la vision négative du judaïsme qu’avait répandue l’Église  pendant
des siècles) et son rôle dans l’endormissement des consciences
chrétiennes face à l’antisémitisme qui déploya ses ravages durant
la dernière guerre dans une Europe dont tous les habitants ou presque
avaient été baptisés à la naissance, il confia à cette toute jeune Amitié 

entre juifs et chrétiens la tâche de combattre l’antijudaïsme et l’antisémitisme.

Aujourd’hui, une quarantaine de groupes d’AJCF existent en France – dont 

3 en Alsace – et environ autant d’Amitiés semblables de par le monde. 

Existent aussi d’autres groupes de dialogue et des services d’Église. 

Jules Isaac a bien œuvré et nous pouvons récolter les fruits de cette Amitié.

Et pourtant, antijudaïsme et antisémitisme ont-ils totalement disparu ? 

À chacun de répondre en toute sincérité à cette question et 

de chercher comment réagir en conséquence…  


Nos
frères juifs viennent d’entrer dans une nouvelle année : on
trouvera auprès des sœurs de N.D. de Sion ou de quelques-unes des
associations indiquées ci-dessous cartes de vœux et affiches à envoyer aux synagogues voisines ;
on peut aussi, durant la liturgie 

du dimanche 16 septembre (ou d’un dimanche proche) prier à l’intention de nos frères juifs.

Les commissions catholique et protestante pour les relations avec le judaïsme

Les dix points de Seelisberg

Indications envoyées par l'archevêché aux paroisses

catholiques du diocèse pour la liturgie du dimanche du judaïsme 2018.

« Nos pères dans la foi » : c’est ainsi que Benoit XVI qualifiait les Juifs car la foi

chrétienne ne pourrait se comprendre correctement sans ses racines juives. C’est
pourquoi, il y a plus de 25 ans, les Evêques de France et la Fédération protestante de
France ont proposé qu'un dimanche proche du Nouvel An juif, soit aussi un dimanche
d'attention aux communautés juives et à nos propres racines croyantes. Ce dimanche
se situe généralement vers la fin du mois de septembre.

En 2018, le Dimanche du Judaïsme se situe le 16 septembre, entre le Nouvel an juif

et la fête du Yom Kippour. En nous rappelant que pour Jésus, l’Ecriture est ce que
nous appelons l’Ancien Testament, pourquoi ne pas faire l’homélie à partir de la 1ère
lecture, tirée du prophète Isaïe ?

Pour les célébrations de ce dimanche, voici une présentation générale que vous pouvez utiliser, en totalité ou en
partie, pour les feuilles paroissiales.
Pistes pour l’homélie

Dans l’Evangile Jésus, après avoir questionné ses disciples sur son identité, leur annonce qu’il va souffrir et mourir. Pierre refuse cette perspective et Jésus le remet vigoureusement en place. Il faudra du temps aux apôtres pour commencer à comprendre le sens de la mort du Christ. Ils vont trouver la clé en relisant les prophètes, en particulier le prophète Isaïe dont nous avons entendu un extrait dans la 1ère lecture. En ce dimanche du Judaïsme, méditons cette première lecture, qui faisait partie des Ecritures pour Jésus.

Nous sommes dans la seconde partie du livre d’Isaïe, partie écrite alors que le peuple est en exil. Jérusalem est tombée, le Temple a été saccagé, les élites ont été déportées à Babylone. Des prophètes se lèvent et parlent au nom du Seigneur.

Le prophète, un serviteur


« Le Seigneur m’a ouvert l’oreille et je ne me suis pas dérobé ». Le prophète relit les événements dans la lumière du Seigneur. Plusieurs aspects lui apparaissent : la suffisance de Babylone dont il ressent l’effondrement sous les coups des Perses ; l’infidélité du peuple hébreu qui n’a pas été fidèle à sa mission de sanctifier le Nom du Seigneur. « Ah si tu avais été attentif à mes ordres ! La paix serait comme un fleuve et ta justice comme les flots de la mer, ta descendance serait comme le sable…» (48,18-19).
Jésus lui aussi a voulu être un serviteur. Il a clairement dit qu’il était venu pour servir et non être servi. Il s’est présenté comme l’envoyé du Père, cherchant à faire sa volonté. Voilà qui peut être notre souci de tous les jours : ouvrir l’oreille pour discerner les appels du Seigneur à travers les événements heureux et malheureux de notre vie.

Une parole de vérité


Ce qu’il a vu et entendu de la part du Seigneur, le prophète doit l’annoncer. Il ne suffit pas de voir et d’analyser. Il y a dans l’annonce que fait Isaïe des paroles d’espérance. Il y a aussi des paroles exigeantes qui ne seront pas acceptées, ni par les Babyloniens, ni par une partie du peuple d’Israël. Certains se sont bien installés, et d’ailleurs resteront à Babylone à la fin de l’exil. Le prophète rame à contre-courant.
Jésus a été reconnu comme un prophète. Ses paroles suscitaient une espérance chez les pauvres mais n’étaient pas reçues par les grands du peuple qui chercheront à le faire taire. Jésus ne se dérobera pas et restera fidèle à son message d’amour, de paix et d’attention à chacun. Cela aussi relève de notre mission de chrétien : dire une parole de la part du Seigneur, parole qui donne un avenir à l’humanité et à chaque personne.

Dans l’épreuve, fidélité et confiance

« Je n’ai pas caché ma face devant les outrages… le Seigneur Dieu vient à mon secours.» Bien des prophètes avant Jésus ont dû subir des épreuves, pensons par exemple à Elie, à Amos, à Jérémie… Ils n’ont pas failli dans leur mission, si difficile fut-elle. Leur confiance dans le Seigneur était plus forte que les outrages endurés.
Cela permet de comprendre d’une manière sans cesse nouvelle ce que Jésus dit sur la Croix. Ce supplice romain, il ne l’a pas recherché. Il lui a été imposé par tous ceux que son message dérangeait. Il aurait pu se dérober, se cacher, fuir, se renier… Il est resté fidèle et confiant. La résurrection a pu être lue comme la réponse du Père à ceux qui ont mis son Fils sur la Croix. Dans nos épreuves, qu’elles soient liées à un engagement courageux ou qu’elles nous viennent des aléas de la vie, le Seigneur ne nous abandonne pas. Il donne son Esprit-Saint et ses dons de force et de courage pour que nous puissions faire face à ce qui nous arrive.
En méditant ce que nous avons pris l’habitude d’appeler les Chants du Serviteur, les apôtres ont compris un peu mieux la Passion de Jésus. Ils y ont aussi trouvé une lumière pour leur propre vie. Puisse cette lumière nous éclairer à notre tour !

Intentions de prière universelle (au choix)


Prions pour nos frères juifs, qui viennent d'entrer dans une nouvelle année et se préparent à célébrer Kippour, le Grand Pardon. Que Dieu les garde dans l'amour de son Nom et dans la fidélité à l'Alliance. Ensemble prions.
En ce dimanche du judaïsme, nous prions pour nos frères juifs, nos « pères dans la foi », comme l’a rappelé Benoit XVI. Demandons à Dieu que juifs et chrétiens prennent davantage conscience de leur patrimoine spirituel commun et sachent ensemble le faire fructifier pour le salut du monde. Ensemble, prions.

Si vous avez des amis juifs, vous pouvez leur envoyer une carte à l'occasion du nouvel an juif (le 10 septembre 2018).

Vous verrez ce qu'il convient de faire pour sensibiliser les chrétiens aux racines juives de notre foi et pour porter dans la prière nos frères juifs.
A l’occasion de la Journée du Patrimoine, vous pouvez également sensibiliser les chrétiens à tel lieu du patrimoine juif qu’il peut être intéressant de visiter.

Avec toute mon amitié,

Mgr Joseph Musser, Vicaire général

    

Carte de voeux 
                         

LES FETES  JUIVES D’AUTOMNE 2018 (5779)                        


                                  Explication de la carte et de l’affiche : la fête de Rosh Hashana


                                          La carte et l’affiche sont l’œuvre de Frank Lalou, calligraphe de renom.

                                          Les lettres hébraïques forment l’expression en hébreu : Shana Tova qui signifie « Bonne année ».


La citation biblique : « Je marcherai en présence du Seigneur sur la terre des vivants » est extraite du Psaume 116 (114) au verset 9.


Le Psaume 116 est un psaume d’action de grâce, peut-être à l’occasion d’une fête sacrificielle dans le Temple

( « j’élèverai la coupe du salut », v.13). Action de grâce pour ce que D.ieu accomplit dans l’histoire du peuple, même si le psalmiste parle à la première personne.

Le verset 9 exprime la confiance du psalmiste en un avenir ouvert. Arraché au Shéol, il lui est possible de chanter et louer D.ieu, sur « la terre des vivants » où se manifeste le salut de D.ieu.



Proposition d’information pour les feuilles paroissiales

ou autres médias, et pour la prise de parole aux annonces.

Cette période des fêtes juives d’automne notamment marquée par le Nouvel an Juif (Rosh Hashana) et le Jour du Grand Pardon (Yom Kippour) est l’occasion pour nous, chrétiens, de nous rappeler le lien spirituel fort et unique avec le peuple juif.

Occasion aussi de manifester à la communauté juive notre amitié par la prière et par un geste très concret : l’envoi d’une carte de vœux ou d’une affiche.

Ces cartes de vœux peuvent être envoyées à un voisin, un collègue, un ami, un parent…

Une affiche peut être signée par des paroissiens, des enfants du catéchisme, des jeunes des aumôneries et portée à la synagogue de la ville.


NB : Donner les cartes gratuitement aux paroissiens et laisser une corbeille pour libre participation.


Proposition d’intention de prière universelle.

(pour un dimanche choisi parmi les dates proposées : 09/09 ou 16/09 ou 23/09)


En cette période des fêtes juives d’automne, prions pour nos frères aînés dans la foi.

Pour qu’ensemble, juifs et chrétiens, nous prenions davantage conscience des liens particuliers qui nous unissent. Pour que nous sachions faire fructifier, au service de la paix, la mission commune reçue de notre Créateur,

prions le Seigneur.


Sens de chacune des fêtes d’automne


Nouvel An Juif (Rosh Hashana ; 10-11 septembre 2018) : littéralement « tête de l’année », cette fête dure deux jours et marque le commencement de l’année religieuse.

On se souhaite une « bonne année » (shana tova), douce comme la pomme

trempée dans le miel et l’on mange volontiers des aliments pleins de douceur.

Roch Hashana commémore la création du monde et la création de l’homme, partenaire de D.ieu et responsable de l’achèvement de la création.


Cette fête est aussi une fête austère : elle rappelle à l’homme son statut de créature soumise au jugement de D.ieu qui l’inscrira ou non dans le « Livre de vie ». C’est pourquoi on se souhaite, en ces premiers jours de l’année, une bonne « inscription ».

La sonnerie du chofar, corne de bélier, exprime bien la gravité de cette fête, tout en invitant l’homme à sortir de sa torpeur. C’est le temps du bilan et de l’examen de conscience pour l’année écoulée, invitant à la conversion (techouva).

Roch Hachana ouvre une période de dix jours, les « dix jours austères » qui conduit jusqu’à Yom Kippour, le jour du Grand Pardon. Pendant ces dix jours, chacun est invité à faire « techouva » c’est-à-dire un retour vers le frère, vers D.ieu et vers soi -même.



Grand Pardon (Yom Kippour ; 19 septembre 2018) : c’est le jour le plus saint et le plus solennel du calendrier juif caractérisé par 25 heures de jeûne et de prières et scandé par cinq offices à la synagogue où toute la communauté est réunie.

Ce jour permet à l’homme d’obtenir le pardon de ses péchés contre D.ieu, le pardon de ses péchés contre son prochain ayant été demandé auparavant aux frères offensés durant les dix jours austères qui ont précédé. Il demande aussi à D.ieu de « sceller » son inscription dans le « Livre de vie ».



Fête des Cabanes ou fête des Tentes (Soukkot ; 24 au 30 septembre 2018) :

Soukkot (Cabanes) est une des trois fêtes de pèlerinage à Jérusalem. Elle dure une semaine et commémore les quarante années passées au désert par le peuple d’Israël, sous la protection de D.ieu.

La vie partagée dans les cabanes érigées aujourd’hui, en font mémoire. Celles-ci sont couvertes de végétaux disposés de telle sorte que l’on voit le ciel. Signe de la conscience qu’a le peuple de sa précarité et manifestation de sa confiance en D.ieu.

La fête de Soukkot a une dimension universelle et préfigure l’ère messianique où l’humanité toute entière se réunira et reconnaîtra la souveraineté d’un seul Dieu.


Le loulav : bouquet aux quatre espèces (cédrat, palmier, myrte, saule) agité pendant cette fête, symbolise l’unité du peuple juif dans sa diversité. Tout comme le bouquet ne forme qu’un, la communauté est invitée à s’unir et prendre conscience de la responsabilité qui relie les uns aux autres.


La Joie de la Torah (Simhat Torah ; 2 octobre 2018) :

Dans les synagogues, au cours des offices, tous les rouleaux de la Torah sont extraits de l’Arche Sainte et portés par les fidèles qui tournent sept fois autour de la bimah (estrade de lecture) en joyeuses processions (les sept haqqafot) en entonnant un chant de louange suivi d’un poème d’action de grâce. Les enfants prennent part à ces processions en agitant des petits drapeaux ou des rouleaux de la Torah miniatures. Entre les processions, chants et danses des fidèles autour de ceux qui portent les rouleaux alimentent l’atmosphère de joie.

La liturgie est marquée par la lecture de la dernière section du libre du Deutéronome (Dt 33, 1- 34, 12) qui conclut le cycle annuel de la lecture du Pentateuque. Après cette conclusion solennelle du rouleau de la Torah, un second rouleau est immédiatement ouvert pour commencer le cycle de l’année nouvelle : la première section du livre de la Genèse (Gn 1,1- 2, 3) .


___________________________

   

Grandes fêtes juives de l'an 5779

 

2018 :         10-11 septembre  :    Roch Hachana (Nouvel An) 5779

                   19 septembre       :    Yom Kippour (Grand Pardon)

                   24 sept.-2 octobre :   Souccot (fête des Tentes ou Cabanes)

                   3-10 décembre     :    Hanouca (Purification du Temple, Fête des Lumières)

 

2019 :         21 mars               :    Pourim

                   20-27 avril            :    Pessah (la Pâque)

                   9-10 juin               :    Chavouot (Pentecôte, Fête des Semaines)

                   30 sept.-1er oct.   :    Roch Hachana (Nouvel An 5780)

  

Pour connaître les coordonnées des diverses associations, le calendrier des conférences et activités, les textes de base..., rendez-vous sur le site Internet :

http://www.dialogue-jca.org
   

 

Groupes et Associations les plus proches de chez vous :

   

- Strasbourg :

     

Association Œcuménique Charles-Péguy - Propose des conférences, cours et sessions d'hébreu biblique, journées d'étude et envoi de circulaires d'information (contact : Pasteur Fabian Clavairoly, paroisse du Bouclier, tél. : 07 77 93 42 18).

 

Amitié judéo-chrétienne de Strasbourg –Propose plusieurs conférences dans l’année (contact : Janine Elkouby ' 03 88 36 17 84).

     

Groupe d'études bibliques interconfessionnel - Réunion de chrétiens et de juifs un jeudi soir par mois au Couvent des Franciscains.  (contact : Eva Issler , tél. : 03 88 84 70 06).

     

Les Sœurs de N. D. de Sion – assure dépôt de cartes de vœux, prêt de livres, accueil des cours d’hébreu de l’Association œcuménique Charles-Péguy et permanence d’informations (contact tél. : 03 88 35 45 47).

    

- Colmar :

 

Amitié Judéo-Chrétienne de Colmar - Propose des conférences et des ateliers de lecture (contact : Claude Mouchet, tél. : 03 89 27 27 11).

    

- Mulhouse :

 

Amitié Judéo-Chrétienne de Mulhouse – Propose 6 soirées animées par des conférenciers juifs et chrétiens et un séminaire d’étude (contact : Jérôme Batoula, tél. : 03 89 57 11 64).

     

Bible et Culture - Propose : conférences, lectures bibliques, cours d'hébreu, voyages, etc. (contact : Bertrand Schlund, tél. : 03 89 65 16 57).